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Canada

Frances Adair Mckenzie (née à 100 Mile House, Canada ; vit à Tiohtià:ke / Mooniyang / Montréal, Canada) ancre son travail dans une posture féministe et expérimentale. Sa pratique s’articule autour d’incessantes recherches sur la forme, la mise en scène et la matérialité. Baroques et empreints de sensibilité, les imaginaires qu’elle déploie tirent parti des technologies numériques et immersives – animations stéréoscopiques en réalité virtuelle, installations en réalité augmentée –, l’artiste mettant à profit leur capacité de résister à la marchandisation et leur pouvoir de dissémination dans le réel afin de proposer des fictions incarnées.

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Iran / Canada

Abbas Akhavan (né à Téhéran, Iran ; vit à Tiohtià:ke / Mooniyang / Montréal, Canada) s’intéresse à la sphère domestique, espace où se mêlent parfois hospitalité et hostilité. Alliant dessin, vidéo, sculpture, performance et installation, son travail est modulé par la spécificité des éléments autour desquels il prend forme : l’architecture qui le loge, les économies qui l’entourent, les personnes qui le côtoient. Au sein de projets récents, l’artiste tourne son regard vers l’extérieur et s’attarde au paysage domestiqué tel que le jardin, la cour et les autres espaces aménagés aux abords de la maison. Ses œuvres accentuent les relations entre reproduction et mimétisme à travers l’emploi de référents variés provenant notamment des champs du théâtre, du paysagement et de l’architecture vernaculaire.

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Canada

alaska B (née à Edmonton, Canada ; vit à Toronto, Canada) s’intéresse aux cultures visuelles issues de l’Asie et à leur réinterprétation et examine de cette façon sa propre identité en tant que Chinoise-Canadienne de seconde génération. Marquée par une sensibilité queer et un réel désir de rompre avec les systèmes de catégorisation, sa pratique brouille les frontières entre les disciplines, les races, les genres et les sexualités. Son travail s’étend à plusieurs sphères de création, dont l’installation multimédia, les arts électroniques, la performance, l’illustration et la musique, alaska B étant à l’origine du collectif de musique expérimentale Yamantaka // Sonic Titan.

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Metis, Tāłtān, Secwépemc

Gabrielle L’Hirondelle Hill (Metis, née à Comox, Canada ; vit à Vancouver, Canada), Peter Morin (Tāłtān, né à Telegraph Creek, Canada ; vit à Victoria, Canada) et Tania Willard (Secwépemc, née à Kamloops, Canada ; vit à Chase, Canada) composent ensemble ce déploiement de BUSH Gallery, un espace créé par un collectif d’artistes autochtones centré sur le territoire, les expériences et les droits autochtones. BUSH Gallery s’intéresse aux façons dont l’art – ses institutions, ses disciplines, ses histoires – peut être modulé en se concentrant sur le vécu, les savoirs, les traditions et les cultures autochtones. De manière décoloniale et déhiérarchisante, le collectif propose des méthodologies fondées sur des épistémologies impliquant que les corps et les esprits, à l’instar de la rivière, sont en constant mouvement.

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Anishinaabe, Canada

Scott Benesiinaabandan (Anishinaabe, né à Winnipeg, Canada ; vit à Winnipeg et à Tiohtià:ke / Mooniyang / Montréal, Canada) s’intéresse aux technologies et aux échanges qu’elles permettent entre tradition et contemporanéité. L’artiste emploie notamment la photographie, l’art sonore, la vidéo et la réalité virtuelle, s’attardant dans des œuvres poétiques et engagées à valoriser les cultures et les savoirs autochtones tout en déboulonnant les héritages du colonialisme. Ses plus récents projets explorent les croisements entre l’intelligence artificielle et l’anishinaabemowin, l’une des plus anciennes langues autochtones d’Amérique du Nord.

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États-Unis

Jen Bervin (née à Dubuque, États-Unis ; vit à Guilford, États-Unis) engage l’œil, la main, l’oreille et l’esprit dans l’exploration des croisements entre le texte et la fibre. Conjuguant l’artisanat et les technologies de pointe, ses œuvres résultent d’investigations conceptuelles, scientifiques et poétiques de la matière. Dialoguant avec et à travers les matériaux, ses projets prennent la forme de poèmes, de livres d’artiste, de vidéos et d’installations qui mettent en scène des formes incarnées du langage et des qualités tactiles propres au textile.

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Sénégal / Canada

Anna Binta Diallo (née à Dakar, Sénégal ; vit à Tiohtià:ke / Mooniyang / Montréal, Canada) examine les cultures visuelles sous l’angle de la mémoire, de la nostalgie et de l’altérité. Elle s’inspire de sa propre trajectoire de vie, au confluent d’héritages franco-manitobain et sénégalais, pour concevoir une démarche ancrée autour de questionnements identitaires. En faisant du collage sa technique de prédilection, elle envisage le patrimoine culturel à la manière d’une constellation sans cesse reconfigurée. Diallo conjugue souvenirs, rêves et histoires oubliées pour aborder, de façon toute personnelle, des enjeux à résonance mondiale comme la célébration des identités diasporiques, les conséquences des traumatismes historiques, le déracinement provoqué par la migration, ainsi que la nécessité de porter attention aux relations symbiotiques qui nous lient aux autres formes d’existence sur Terre.

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Royaume-Uni / États-Unis

Charlotte Brathwaite (née à Londres, Royaume-Uni ; vit à New York, États-Unis) met en scène des univers célébrant les personnes qui ont survécu aux ravages de l’esclavage, des génocides et de la colonisation. Elle œuvre à recentrer leurs vécus, leurs désirs et leurs rêves, laissant place à des narrations spirituelle, visuelle et orale empreintes de poésie et d’humanité. À travers une pratique interdisciplinaire employant des dispositifs à la fois visuels, performatifs et discursifs, l’artiste offre des points de contact sensibles pour aborder les enjeux de justice sociale, d’identité, de race et de pouvoir, ainsi que les complexités de la condition humaine.

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Royaume-Unis / États-Unis

Carolina Caycedo (née à Londres, Royaume-Uni ; vit à Los Angeles, États-Unis) examine les interrelations entre l’humain et la nature sous l’angle du développement durable, de l’accès aux ressources et de l’équité économique et culturelle. Sa pratique artistique multidisciplinaire se conjugue à un engagement militant qui œuvre à dénoncer les injustices sociales et environnementales. À travers des projets à échelle humaine qui privilégient le travail collectif et recourent à une approche décoloniale, l’artiste contribue à mettre en place des relations bienveillantes et à créer des sites de résistances où se forgent des futurs solidaires.

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France

Julien Creuzet (né à Le Blanc-Mesnil, France ; vit à Montreuil, France) explore les expériences diasporiques en s’intéressant aux héritages culturels, y compris le sien. À travers des œuvres immersives qui entrelacent sculpture, vidéo, poésie et musique, il met en relief les liens qui existent entre les imaginaires, les réalités sociales et les récits oubliés. L’artiste puise son inspiration des poètes martiniquais Aimé Césaire et Édouard Glissant et de leurs réflexions sur la créolisation, la migration et la figure de l’archipel – autant d’espaces poétiques et théoriques où parviennent à être préservées, dans un esprit pourtant globalisant, la diversité et la différence.

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Sāmoa, pays Yuwi, Australie / Canada

Léuli Eshrāghi (Sāmoa, né⋅e en pays Yuwi, Australie ; vit à Mparntwe / Alice Springs, Australie, et à Tiohtià:ke / Mooniyang / Montréal, Canada) se passionne pour les langues, les histoires et les formes de savoirs discréditées par le colonialisme et le « militourisme » – un néologisme désignant les rapports pernicieux de réciprocité entre les industries militaires et touristiques, l’une assurant la pérennité et la légitimité de l’autre au détriment des corps des insulaires autochtones et des autres personnes racisées qu’elles persistent à appréhender comme étant des espaces à coloniser. Croisant performance, vidéo, animation, écriture et installation, Eshrāghi actualise les futurités en les réinvestissant de plaisirs et d’identités autochtones. Ses projets visent, entre autres, à redonner voix aux personnes marginalisées telles que les fa’afafine/fa’atama (personnes qui s’identifient comme appartenant à un troisième, voire à un quatrième genre, ou ayant un rôle non binaire dans la culture samoane) et à guérir les corps autochtones, y compris le sien.

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Canada

Maryse Goudreau (née à Campbellton, Canada ; vit à Escuminac, Canada) se penche sur des enjeux sociaux, politiques et environnementaux dans des œuvres qui naviguent entre la photographie, l’art sonore, la performance, l’installation et le cinéma. Elle s’intéresse à ce qui est relégué dans la marge de l’histoire officielle et conçoit des espaces narratifs, picturaux et littéraires pour le mettre en lumière. Depuis près de dix ans, l’artiste est fascinée par le béluga, dont elle restitue l’histoire sociale et politique à travers la création d’une vaste archive – un regroupement de données et de projets artistiques multiples – qui lui est consacrée.

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Canada / Royaume-Uni

Ayesha Hameed (née à Edmonton, Canada ; vit à Londres, Royaume-Uni) explore l’héritage des diasporas noires à travers la figure de l’océan Atlantique. Par une approche afrofuturiste alliant performances, essais sonores, vidéos et conférences, Hameed s’intéresse au pouvoir mnémonique des médiums, à savoir leur capacité de faire du corps un corps qui se souvient. Les motifs de l’eau, de la frontière et du déplacement, récurrents dans son travail, permettent de réfléchir aux histoires et aux matérialités de la migration, et plus largement aux rapports entre l’être humain et ce qu’il conçoit comme la nature.

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Tribu Nakas Hakö, Région autonome de Bougainville, Papouasie-Nouvelle-Guinée / Australie

Taloi Havini (Tribu Nakas Hakö, née à Arawa, Région autonome de Bougainville, Papouasie-Nouvelle-Guinée ; vit à Sydney, Australie) s’intéresse à l’histoire sociopolitique de Bougainville. Portant sur la détérioration environnementale de son Bougainville natal, ses recherches se déploient à travers les installations vidéographiques de la série Habitat. Sa pratique est enracinée dans les liens matrilinéaires autochtones qu’Havini entretient avec le territoire et la communauté de Bougainville. L’artiste puise son inspiration dans ses expériences personnelles, lesquelles sont marquées par les héritages continus de l’extraction coloniale des ressources et par les enjeux politiques plus vastes de l’expansion nationaliste dans la région du Pacifique. À travers des œuvres vidéo immersives, l’installation, la photographie et la sculpture, elle cherche à articuler différentes façons d’être en relation avec la nature.

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Tāłtān, Canada

Tsēmā Igharas (Tāłtān, née à Smithers, Canada ; vit à Vancouver, Canada) s’intéresse à la connexion entre les corps et la terre, questionnant les enjeux liés aux logiques extractivistes à travers des stratégies de résistance et des méthodologies autochtones. Ses œuvres s’articulent souvent autour d’interventions effectuées directement sur le territoire – aussi bien par l’artiste elle-même que par les industries minières. Tsēmā pose un regard sensible et critique sur les matériaux, proposant des récits où les ressources naturelles ont voix au chapitre.

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Anishinaabe / Aamjiwnaang, Canada

Lisa Jackson (Anishinaabe de la nation Aamjiwnaang, née à Toronto, Canada ; vit à Toronto, Canada) est une cinéaste qui s’attache notamment à mettre en lumière les questions environnementales et les réalités autochtones d’hier, d’aujourd’hui et de demain. À travers des productions qui marient différents genres (animation, documentaire expérimental) et techniques (installation multimédia, réalité virtuelle), son approche hybride et engagée se décline sous le signe de l’interrelation. Jackson envisage ainsi son travail comme un geste de traduction entre humain·e·s de multiples horizons, mais aussi entre les savoirs que possèdent les différentes formes de vie.

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Corée / Allemagne

Anne Duk Hee Jordan (née en Corée ; vit à Berlin, Allemagne) articule sa pratique autour des relations enchevêtrées entre les humain⋅e⋅s et les non-humain⋅e⋅s. Fascinée par la vie marine, la technologie, la sexualité, la nutrition et l’écologie, elle élabore des installations où les croisements entre matières organiques et entités robotiques permettent de réfléchir aux enjeux sociopolitiques liés au vivant et au non-vivant. Jordan examine les concepts d’éphémérité et de transformation propres à la biologie dans des œuvres qui, mettant en cause les rapports d’agentivité, déplacent l’accent mis sur les humain⋅e·s vers l’écologie dans son ensemble.

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Mauritanie / Belgique + Sénégal

Hamedine Kane (né à Ksar, Mauritanie ; vit à Bruxelles, Belgique, et à Dakar, Sénégal) œuvre à mettre en relief les notions d’exil, d’errance et de mouvement par le truchement des mots et des images. Ses vidéos intimistes rendent visibles et audibles les personnes migrantes et forgent des récits sur leurs manières d’habiter le monde. L’artiste stimule la rencontre, l’accueil et la bienveillance en posant un regard poétique sur leur résilience. En s’intéressant aux sentiments humains, aux animosités, aux désirs, aux amours et aux conflits qui caractérisent l’être en relation, Kane propose de troquer le temps politique par un temps de vie.

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Oji-Cree / Mennonite, Canada

Lara Kramer est une artiste d’origine Oji-Cree et allochtone née à London, au Canada. Lara vit à Tiohtià:ke / Mooniyang / Montréal, au Canada. Elle fait partie de la première génération à ne pas fréquenter les pensionnats autochtones du Canada. Sa pratique inclut la performance, la chorégraphie, l’installation, l’art sonore, la vidéo et l’art visuel. Au cours des douze dernières années, son travail chorégraphique, ses recherches ainsi que ses projets menés sur le terrain ont été fondés sur les relations et les savoirs intergénérationnels, sa démarche singulière usant de la décélération et de l’écoute attentive et instinctive du corps comme formes de résistance.

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Ile Maurice / Canada

Kama La Mackerel (né·e à Pamplemousse, ile Maurice ; vit à Tiohtià:ke / Mooniyang / Montréal, Canada) explore les notions de justice, de bienveillance, d’amour et d’émancipation individuelle et collective dans des œuvres engagées et anticoloniales. Combinant performance, photographie, installation, danse, théâtre, création textile et poétique, sa pratique se destine à guérir les blessures du colonialisme et à multiplier les possibilités d’existence. La Mackerel aborde la pluralité des violences faites aux corps, aux identités et aux cultures marginalisées et les désamorce par l’emploi de pédagogies et de méthodologies queers et trans. En mots, en gestes et en images, iel crée des assemblages aux textures de résilience et de résistance.

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États-Unis

Candice Lin (née à Concord, États-Unis ; vit à Los Angeles, États-Unis) explore les cultures et les histoires inscrites dans les objets et les matériaux reliés au commerce colonial, aux pratiques de guérison alternatives et aux fonctions corporelles. Ses œuvres exposent notamment l’héritage colonialiste et raciste de la virologie et du travail contractuel et prennent la forme d’installations sculpturales multisensorielles dans lesquelles l’artiste utilise des matériaux et des processus vivants, tels que la moisissure, les champignons, les bactéries, la fermentation et les souillures.

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Canada

Chloë Lum (née à Sudbury, Canada ; vit à Tiohtià:ke / Mooniyang / Montréal, Canada) et Yannick Desranleau (né à Saint-Jean-sur-Richelieu, Canada ; vit à Tiohtià:ke / Mooniyang / Montréal, Canada) forment un duo d’artistes qui explore les relations entre les corps et les objets, tous deux considérés comme des sujets sensibles et performants. Prenant couramment la forme d’installations, leurs œuvres se situent à l’intersection de la performance, de la danse, du théâtre, de la musique et de la littérature. La question de la maladie chronique – maladie de longue durée s’aggravant souvent avec le temps – teinte leur travail récent, la réciprocité et l’engagement y étant abordés sous les angles de la restriction, du temps et de l’aliénation.

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Canada


Malik McKoy (né à Surrey, Canada ; vit à Ajax, Canada) s’attache à dissoudre la frontière entre le réel et le virtuel, l’analogique et le numérique, en nouant entre ces mondes des liens tant visuels que méthodologiques. Il emploie parallèlement les techniques de la peinture et de la modélisation 3D par ordinateur, afin d’explorer les contraintes et les possibilités qu’offrent l’une et l’autre d’aborder différents aspects relatifs à son quotidien et à son identité. Bien que vibrante et ludique, l’esthétique résolument kitsch de McKoy s’inspire de la musique, de l’univers télévisuel et des médias sociaux pour poser un regard critique sur le monde.

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Canada

Alex McLeod (né à Toronto, Canada ; vit à Toronto, Canada) crée des mondes oniriques inspirés de la culture numérique. L’artiste s’intéresse aux dynamiques de simulation et de représentation de la nature, puisant notamment dans le répertoire visuel des jeux vidéos pour élaborer des paysages surréels à la fois abstraits et caricaturaux. S’ils célèbrent le potentiel de la modélisation 3D et de l’animation, les univers exubérants de McLeod n’en demeurent pas moins critiques : ils invitent à réfléchir à la manière dont les technologies influencent notre rapport au territoire et à l’environnement.

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Anishinaabe / Française, Canada

Caroline Monnet (Anishinaabe / française, née à Ottawa, Canada ; vit à Tiohtià:ke / Mooniyang / Montréal, Canada) s’intéresse aux représentations de l’identité, utilisant ses propres racines algonquines et les histoires culturelles comme terreau fertile de ses réflexions. Dans ses œuvres multidisciplinaires, les matières industrielles et la sérialité entrent en dialogue avec des objets ou des motifs vernaculaires. Mettant en lumière les inégalités et les stéréotypes qui stigmatisent les communautés autochtones, l’artiste aborde la complexité des enjeux liés à l’autochtonie et au caractère définitivement hybride et atemporel qui la définit aujourd’hui.

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République démocratique du Congo / Allemagne + Norvège

Sandra Mujinga (née à Goma, République démocratique du Congo ; vit à Berlin, Allemagne, et à Oslo, Norvège) se penche sur les enjeux liés à l’identité en s’attardant aux politiques de visibilité et de représentation, plus que jamais modulées par des questions de surveillance et de contrôle. À travers une pratique multidisciplinaire guidée par le féminisme intersectionnel et les approches décoloniales, l’artiste et musicienne joue avec les mécanismes d’observation et de dissimulation en s’inspirant des technologies numériques et du monde animal pour examiner la notion de présence et le potentiel politique de son contraire : l’absence.

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Ojibway, États-Serpents, Ojibway, États-Unis, Oglála Lakhčóta, États-Unis, Tlingit, États-Unis

Adam Khalil (Ojibway, né aux États-Serpents ; vit à New York et à Copenhague, Danemark), Zack Khalil (Ojibway, né à Newton, États-Unis ; vit à New York, États-Unis), Kite (Oglála Lakȟóta, née à Sylmar, États-Unis ; vit à Montréal, Canada, ainsi qu’à Tulsa, États-Unis) et Jackson Polys (Tlingit, né à Kichx̱áan; vit à New York, États-Unis) s’unissent dans cette configuration de New Red Order, une société secrète publique qui se penche de manière critique et humoristique sur les désirs d’autochtonie et sur l’impératif « d’authenticité » qui repose souvent sur les personnes s’identifiant comme autochtones. NRO s’intéresse à l’attrait que suscitent les épistémologies autochtones et aux manières dont les colonisateur·trice·s cherchent à se les approprier, de façon intentionnelle ou non. À travers des projets interdisciplinaires, NRO s’emploie à déstabiliser ces attitudes coloniales et à déployer l’agentivité autochtone.

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Vietnam

Thao Nguyen Phan (née à Hô Chi Minh-Ville, Vietnam ; vit à Hô Chi Minh-Ville, Vietnam) puise dans l’histoire de son pays d’origine la matière première d’un corpus d’œuvres qui amalgame peinture, installation, vidéo et performance. En s’attardant aux traditions et à leur ruissellement sur le futur, l’artiste aborde de manière poétique et philosophique des enjeux pressants tels que la crise écologique, le colonialisme et la sécurité alimentaire. Elle jette une lumière intimiste et humaine sur la quotidienneté, sur les lieux et les gestes anodins qui la ponctuent. Ses projets entrelacent des évènements réels, des mythes et des récits fictifs, composant ainsi ce qu’elle désigne comme étant ses « champs théâtraux ».

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White Mountain Apache, États-Unis

Laura Ortman (White Mountain Apache, née à Whiteriver, Arizona, États-Unis ; vit à Brooklyn, New York, États-Unis) croise musique, performance et art visuel pour évoquer la multiplicité des identités et des émotions qui l’habitent. Violoniste de formation, Ortman s’inspire des traditions musicales autochtones pour composer des « sculptures sonores » où l’instrument – ses cordes, le bois, etc. – occupe une place aussi importante que le son qu’il produit. Souvent collaboratifs, ses projets mêlent physicalité et abstraction, urbanité et nature, tradition et contemporanéité.

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d. Trinité, n. Canada

James Oscar est critique d’art, commissaire d’exposition et chercheur en sociologie et anthropologie de l’art à l’Institut National de la Recherche Scientifique. Son travail explore comment la complexité des identités et des formes sociales (humaines et non humaines) se diffuse dans les arts visuels et performatifs. Il est régulièrement invité en tant que conférencier dans des musées et des institutions culturelles et universitaires. Sa conférence la plus récente s’intitulait Exploring Landscape Languages ​​Within Urban Simulated and Living Landscapes à la Institute of Australian Geographers Conference (2021). Son plus récent essai publié apparaît dans le livre Rashid Johnson : Anxious Audience (Power Plant, 2021). Sa prochaine publication effectue un survol des travaux actuels de Rajni Perera et Nep Sidhu. Il a été consultant commissarial dans le cadre de l’exposition De l’Afrique aux Amériques : Picasso en face-à-face, d’hier à aujourd’hui au Musée des beaux-arts de Montréal (2018).

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Canada

Sabrina Ratté (née à Québec, Canada ; vit à Marseille, France) sonde les possibilités de l’image numérique à travers une pratique alliant la photographie, la vidéo analogique, l’animation 3D, l’impression, la sculpture et les procédés de réalité étendue (réalité virtuelle et réalité augmentée). Son travail interroge la manière dont les environnements, tant matériels que numériques, façonnent notre perception de la réalité. Ratté s’intéresse notamment à l’architecture, aux modélisations immersives et aux dispositifs de représentation. À travers ces espaces simulés par l’artiste se déploient des chairs synthétiques et des entités organiques, fruits d’hybridations variées oscillant entre utopie et dystopie.

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France / Guyane française

Tabita Rezaire (née à Paris, France; vit à Cayenne, Guyane française) travaille à l’intersection des arts visuels et thérapeutiques et des sciences de la communication. Son approche holistique, inspirée des sagesses ancestrales, investit différentes avenues de création et de guérison dans le but de repenser le corps à travers l’enchevêtrement des réseaux (organiques, électroniques et spirituels) qui le définissent. L’artiste invite à s’affranchir de l’hégémonie occidentale et des hiérarchies arbitraires que cette dernière érige en regard des genres, des sexualités, des cultures et des systèmes de connaissance hérités du colonialisme.

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Jamaïque / États-Unis

Jamilah Sabur (née à Saint Andrew, Jamaïque ; vit à Miami, États-Unis) s’intéresse à la géologie, à la géographie, à la mémoire et au langage. Elle puise dans ces thèmes pour explorer la nature temporaire du monde, s’attardant aux corps (géologiques, humains, océaniques, etc.) comme points de contact entre le passé, le présent et le futur. Ses œuvres, qui conjuguent performance, photographie, installation et vidéo, sont irriguées par l’histoire coloniale, les enjeux de migration et nos rapports à l’environnement. Ancré dans la notion d’existence, son travail sonde ce qui a disparu de notre champ de vision afin de faire émerger les histoires ensevelies.

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Porto Rico

Beatriz Santiago Muñoz (née à San Juan, Porto Rico ; vit à San Juan, Porto Rico) s’intéresse aux tensions qui émergent du contexte postcolonial dans les Caraïbes et aux imbrications sociales et politiques qu’il sous-tend. Adoptant une posture militante engagée, sa pratique met à l’épreuve les régimes de visibilité qui, par leur mise en place d’une hiérarchie de ce qui est montré, font exister – ou taire – des évènements, des groupes sociaux ou des récits minoritaires. Avec leurs dimensions poétiques, performatives et sensorielles, ses œuvres vidéographiques brouillent la frontière entre fiction et documentaire. L’artiste y conjugue l’ethnographie expérimentale, les féminismes et le théâtre participatif d’Augusto Boal, dramaturge et activiste brésilien ayant voué sa vie au développement de stratégies pour que les personnes reléguées à l’extérieur du discours théâtral puissent s’exprimer.

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Canada / Royaume-Uni

Susan Schuppli (née à Ottawa, Canada ; vit à Londres, Royaume-Uni) se penche sur le rôle que jouent les matériaux en tant que témoins techniques et sensoriels au sein d’évènements traumatiques ou violents tels que les guerres ou les désastres écologiques. À travers l’alliance d’expertises scientifiques et en collaboration avec les communautés locales, Schuppli met en lumière la capacité de ces acteurs non humains à moduler la trame du discours historique. Ancrés dans de vastes travaux de recherche-création, ses projets se déploient sous forme de photographies, de vidéos et d’installations, mais également de livres, de séminaires et d’ateliers de recherche.

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Inde

Tejal Shah (né·e à Bhilai, Inde ; vit à New Delhi, Inde) s’intéresse aux relations entre le genre, l’écologie, la science et la sexualité. Pratiquant le bouddhisme tibétain et la permaculture, Shah cherche à élargir les façons d’établir des liens avec d’autres formes de subjectivités ainsi qu’avec la terre. Sa pratique transdisciplinaire, éclairée par les pensées bouddhiste et queer, interroge les systèmes dualistes dans lesquels les éléments sont perçus comme disjoints et opposés. Les enjeux liés à la violence, au pouvoir, à l’amour et à la régénération sont abordés dans ses œuvres vidéos et ses performances, et plus récemment, explorés au sein d’ateliers et de programmes d’études pratiques et théoriques.

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Canada

Erin Siddall (née à Burnaby, Canada ; vit à Vancouver, Canada) met en lumière les risques environnementaux invisibles, les histoires camouflées et les évènements traumatiques, se penchant sur la représentation de l’irreprésentable. Sa pratique, principalement photographique, s’efforce d’éclairer les zones d’ombre et les divisions arbitraires entre ce qui est jugé sécuritaire et ce qui est considéré comme dangereux. Son travail récent s’intéresse à la production de l’énergie nucléaire, à ses impacts dans le temps, mais aussi à ses effets souvent inobservables.

38/42
États-Unis / États-Unis + Portugal

Miriam Simun (née à Silicon Valley, États-Unis ; vit à Lisbonne, Portugal, et à New York, États-Unis) s’intéresse aux rencontres entre les corps, humains et non humains, et les technoécosystèmes, c’est-à-dire les écosystèmes issus des technologies de pointe et des économies de marché mondiales ayant de vastes impacts écologiques. Son travail prend la forme de performances, de vidéos ou d’installations polysensorielles où l’hybridité et l’assemblage servent d’ancrage pour penser un futur transhumaniste. Ses œuvres s’articulent souvent autour de l’idée de perturbation et des ressentis qui l’accompagnent, afin de proposer de nouvelles manières d’être en réponse aux enjeux sociaux, technologiques et environnementaux qui définissent notre époque.

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Royaume-Uni / États-Unis

P. Staff (né·e à Bognor Regis, Royaume-Uni ; vit à Los Angeles, États-Unis, et à Londres, Royaume-Uni) interroge la présence invasive des notions de discipline, de violence et de travail dans la définition des identités trans*, non binaires et queers. Ses projets, fréquemment collaboratifs, combinent performance, installation et vidéo afin de rendre sensibles les manières dont l’histoire, les technologies, le capitalisme et le droit ont transformé en profondeur les rapports sociaux entre les corps.

«  Trans* » est un terme générique pour désigner les différentes identités et expressions de genre qui peuvent caractériser une personne, autres que celles définies par les normes sociales et médicales. L’astérisque est employé pour englober l’ensemble de ces identités au sein d’un seul terme, de façon à éviter de les énumérer au complet (Conseil québécois LGBT).

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Canada

Eve Tagny (née et vit à Tiohtià:ke / Mooniyang / Montréal, Canada) s’intéresse à la nature, particulièrement aux cycles, aux rythmes, aux formes et aux matériaux qui la modulent. Conjuguant performance, vidéo et installation, sa pratique se déploie principalement autour de la figure du jardin, que l’artiste considère comme un espace à la fois naturel et théâtral ancré dans des dynamiques de pouvoir et des histoires coloniales. Les œuvres qui en découlent, irriguées par des recherches méticuleuses, abordent le colonialisme, la souveraineté corporelle, le labeur et le désir, afin de déboulonner l’hégémonie du récit occidental à l’égard de la notion de nature. Le geste occupe un rôle central dans sa démarche, où il active des rituels de commémoration, d’interprétation ou de transmission capables de mettre en tension les histoires et les savoir-faire dans lesquels sont enracinées nos conceptions de la nature.

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Allemagne / Allemagne + Norvège

Susanne M. Winterling (née à Rehau, Allemagne ; vit à Berlin, Allemagne et à Trondheim, Norvège) s’intéresse aux formes d’alliances transversales entre les savoirs, les technologies, les espèces (animales, végétales, bactériennes) et le monde matériel. Entrelaçant le documentaire et la fiction, elle met en relief la capacité de ces alliances d’informer divers modes de pensée et de conscience. Tentaculaire, sa pratique emploie un éventail de médiums – sculpture, vidéo, photographie, performance – pour explorer différentes approches du sensible, revisitant de manière critique les représentations de la réalité. Winterling s’inspire des contextes naturels et numériques pour imaginer des solidarités esthétiques et politiques entre le vivant et le non-vivant capables de répondre aux enjeux environnementaux actuels.

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Skwxwú7mesh / Stó:lō / Hawaïenne / Suisse / Canada

T’uy’t’tanat-Cease Wyss est une artiste interdisciplinaire, ethnobotaniste, éducatrice et activiste Sḵwx̱wú7mesh, Stó:lō et Hawaïenne. Son travail met en lumière des éléments de langue et de culture autochtones et prend souvent la forme de jardins réalisés dans des friches industrielles, des cours abandonnées et autres lieux où elle perçoit un besoin de restaurer les écosystèmes et les plantes indigènes qui y ont un jour existé.