Quand la nature ressent
Pour sa 17e édition, intitulée Quand la nature ressent, MOMENTA Biennale de l’image nous presse humblement de considérer la justice environnementale et ses croisements avec la justice sociale en tant que manière de sentir et de ressentir, mais aussi d’analyser et de militer. Bien que la science soit plus que jamais nécessaire – ne serait-ce que pour s’attaquer à l’urgence climatique –, notre assemblage planétaire de multiplicités désire ardemment des formes de connaissance, de sensibilité et d’action qui donnent lieu à des agencements de coexistence différents.
Une soif de vivre-ensemble – d’amour – résonne avec insistance dans les expositions tout comme dans ce livre, qui nous invitent à imaginer d’autres manières de façonner le monde. Les artistes et les auteur·e·s nous incitent à nouer des affinités intimes avec des vies et des mondes non humains. Elles, iels, ils nous proposent d’écouter – d’observer, de sentir, de toucher – le territoire, l’eau et l’air, de leur adresser la parole, non pas pour les interpréter à distance ni pour nous en emparer ou les exploiter, mais avec l’intention de leur faire écho, de vibrer et de communier avec eux. Ou peut-être, sans objectif du tout. Leurs œuvres et leurs écrits font place à des récits qui habitent les frontières estompées entre technologies et sagesses ancestrales, entrelaçant des formes de savoir humaines et non humaines. Elles, iels, ils célèbrent nos relations avec la nature, le fait que nous sommes cette nature.
Entièrement illustré en couleurs, le catalogue d’exposition regroupe trois essais, des textes d’artistes et des portfolios sur chacun·e des 51 artistes participant à cette édition.
La vie des choses
La production massive d’objets tend aujourd’hui à redéfinir la frontière entre les choses matérielles, prétendument inertes et passives, et l’être humain, considéré comme l’unique sujet doté d’agentivité. Loin d’être imperméable à cette redéfinition, l’image s’épand désormais hors de l’espace bidimensionnel : elle devient un objet en soi. Les artistes, auteures et auteurs du présent ouvrage s’intéressent ainsi aux univers qui se construisent entre les individus et leur environnement matériel, mettant en relief les rapports de réciprocité qui s’opèrent entre sujet et objet.
Commissaire : María Wills Londoño, en collaboration avec Audrey Genois et Maude Johnson
Avec les contributions des artistes, auteures et auteur : Amanda de la Garza, Anne-Marie Dubois, Kapwani Kiwanga, Sara Knelman, Maryse Larivière et Dominique Quessada
De quoi l’image est-elle le nom ?
L’omniprésence des images est devenue insidieuse à un point tel que leur nature s’en trouve oblitérée. Que sont devenus en conséquence ces jadis marqueurs de réalité ? À l’heure où les images du monde sont captées par tous et à tout moment, que disent-elles désormais ? En traitant du contenu et du sens des images fixes et en mouvement, les artistes et les auteurs du présent ouvrage invitent les spectateurs à porter un regard critique sur les témoignages qu’elles apportent.
Commissaire Joan Fontcuberta
Commissaire Paul Wombell
Commissaire Anne-Marie Ninacs
Commissaire Gaëlle Morel
Commissaire Marie Fraser
Commissaire Martha Langford
Commissaire Vincent Lavoie
Commissaire Marie-Josée Jean
Commissaires Pierre Blache, Marie-Josée Jean et Anne-Marie Ninacs