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Jardin collectif

T’uy’t’tanat-Cease Wyss

Avec l’aide de Silverbear (Kanien’kehá:ka) et Joce TwoCrows Mashkikii Bimosewin Tremblay (Great Lakes métis, onon:wat/nizh manidook)

TEIONHENKWEN Soutiens de la vie est un écosystème urbain ancré dans le territoire, un lieu de rassemblement empruntant des trajectoires de réciprocité générative. Il comprend des plantes indigènes, dont les variétés sont originaires de l’endroit, aux propriétés médicinales, utilitaires et cérémonielles. Les formes qui accueillent ces plantes sont inspirées de symboles culturels autochtones de la région. Ensemble, tous ces éléments mettent l’accent sur les plantes indigènes, les humain·e·s et les animaux qui, tout en étant bien présent·e·s, ont peu d’endroits sécuritaires où se rassembler et coexister dans l’espace urbain.

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Exposition en salle

L’exposition Les derniers des Lémuriens de New Red Order s’inspire de croyances lémuriennes nouvel âge pour faire éclater de façon à la fois critique et humoristique les théories racistes et les conceptions romancées. NRO métaphorise la dimension mouvante, parfois toxique, des récits historiques et leur cristallisation dans l’imaginaire collectif. Hybridation de l’autochtone et de l’extraterrestre, Les derniers des Lémuriens se joue des désirs coloniaux pour proposer une alternative à la romantisation de l’autochtonie.

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Dans l’exposition de groupe Des tentacules façonnant le monde, les savoirs technologiques, écologiques et spirituels s’unissent pour forger toutes sortes d’avenirs possibles. Les artistes cristallisent des instants qui évoquent la renaissance du phénix, la nature jaillissant à l’extérieur des relations destructrices issues du colonialisme et du patriarcat, les corps transcendant les idées de race, de genre et de sexualité, les savoirs ancestraux se mariant aux technologies. Chacun·e à sa façon, ces artistes s’intéressent à la réhabilitation des imaginaires historique, linguistique et scientifique. Dans cet univers postnaturel et posthumain, le passé se dote de tentacules qui se métamorphosent en un éventail d’avenirs spéculatifs empreints de bienveillance.

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L’exposition La fin est toujours le début d’autre chose de l’artiste Léuli Eshrāghi s’articule autour d’une cérémonie où s’entrelacent humain·e·s, animaux et nature, afin de célébrer les affinités autochtones et la pluralité des genres, des sexualités et des plaisirs qu’elles portent. Le caractère destructeur des relations d’exploitation au territoire, à l’eau et aux autres entités se voit remplacé par le toucher et l’affect, à rebours des tabous imposés par les cultures occidentales. Eshrāghi propose de nouvelles avenues sensibles pour aborder l’avenir des personnes fa’afafine, fa’atama, queers, trans, non binaires et autres, auxquelles on a violemment retiré les rôles clés dans la vie intellectuelle et culturelle d’une multiplicité de systèmes de parenté autochtones.

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Avec l’exposition Les papillons écrasés rêvent aussi, les artistes Chloë Lum et Yannick Desranleau mettent en scène une correspondance chantée et dansée entre une interlocutrice contemporaine anonyme et l’écrivaine brésilienne Clarice Lispector (1920-1977). Abordant les thèmes du langage, de la nature, de l’urbanité et de la maladie – qu’ont en commun la protagoniste et l’écrivaine –, l’exposition sonde la porosité des frontières entre les humain·e·s et le monde matériel. Les artistes explorent les potentiels gestuels, sonores et narratifs des corps et des objets en mettant en lumière l’aliénation vécue lorsque le premier devient carapace ou que le second prend vie. Dans cette comédie musicale se déroulant entre le monde des vivant·e·s et celui des mort·e·s, les mots, les corps et les objets enivrent par leur sensualité, tendre et sombre à la fois, comme la chaleur étouffante d’une cité tropicale.

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L’exposition de groupe De la terre porte sur les liens entre les humain·e·s et la terre. Les artistes se penchent sur nos rapports destructeurs avec l’environnement et sur la façon dont la mainmise du pouvoir colonial sur le territoire a bouleversé les relations avec celui-ci. Leur regard se tourne vers l’histoire et la présence olfactive effervescente d’une plante minuscule sur le point de s’éteindre. Elles, iels, ils interrogent la notion de jardin comme refuge universel. Envisageant l’écologie par-delà le naturel, De la terre propose des façons aimantes et bienveillantes de tisser des liens. L’exposition souligne que nous – un « nous » englobant à la fois un·e humain·e et un renard – ne sommes pas dans le monde, mais que nous sommes ce monde.

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Avec l’exposition Désordre poétique, l’artiste Beatriz Santiago Muñoz met à l’épreuve le regard occidental posé sur Porto Rico, Haïti et d’autres lieux dont l’histoire est marquée par la colonisation, l’occupation militaire et la résistance. Elle rassemble quatre œuvres filmiques qui, chacune à leur manière, abordent et incarnent les complexités sous-jacentes à l’idée de « prendre soin ». Ces quatre œuvres développent un récit de la coexistence porté par l’imagination, les affects et les décalages. La constellation cinématographique ainsi créée propose une façon non linéaire et prismatique de voir le monde, une lecture plurielle qui se substitue à la vision unique et désincarnée promulguée par le colonialisme et la pensée occidentale.

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Avec l’exposition Intimité de l’inconnu, l’artiste Anne Duk Hee Jordan dévoile de manière éloquente quelques-unes des connexions planétaires entre les papillons monarques, les amphibiens, les bactéries, les champignons, les crabes et une multitude d’autres créatures. Imaginant un monde où les rapports anthropomorphiques entre objets et sujets sont chamboulés, Jordan met en récit des relations sensuelles, symbiotiques ou réciproques en explorant l’idée d’une association durable et d’un engagement entre différentes entités. L’exposition aborde la diversité et la fluidité des existences sous l’angle de la communauté et de l’équité interespèces. En déboulonnant les notions établies de nature, de culture et de technologie, l’artiste envisage des avenues possibles pour un vivre-ensemble, un « devenir-avec » sur une planète endommagée.

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L’exposition Partition exquise présente le fruit d’une correspondance entretenue entre l’artiste Caroline Monnet et la musicienne Laura Ortman depuis leur demeure respective à Montréal et à New York pendant plusieurs mois. À travers des échanges épistolaires où se sont croisés des images, des enregistrements sonores et des extraits musicaux, elles explorent de manière métaphorique et matérielle la topographie du territoire qui les sépare. À l’instar de l’écho qui se répercute sur le flanc de la montagne, la partition visuelle et sonore qui en résulte reflète leur séparation tout en les rapprochant. L’exposition retrace, de Montréal à New York, un chemin de traverse transcendant les frontières – symboliques ou physiques –, un sentier au long duquel marcher hors du temps et de l’espace.

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L’exposition Des rivières parcourant les corps sonde les idées de pollution et de toxicité à travers l’œuvre cinématographique et photographique de Thao Nguyen Phan et l’installation de Candice Lin et P. Staff. Les artistes y relatent les destins croisés des êtres humains et non humains, des sphères matérielle et spirituelle, du vivant et du non-vivant. À la fois distinctes et apparentées, les œuvres de Phan et de Lin et Staff dévoilent de multiples formes de contamination, autant de forces affectant le corps humain, les terres et les eaux de manière interreliée, matérielle et immatérielle.

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Avec l’exposition Diffraction. De la lumière et du territoire, BUSH Gallery présente des œuvres réalisées en partie au cours de l’été 2021 pendant une résidence à Secwepemcúl̓ecw et examine les processus photographiques alternatifs et les implications politiques de la création in situ. Surgissant de leur activation au sein du territoire, les œuvres témoignent de l’influence de la lumière sur les matières organiques, qu’elle altère indubitablement sur son passage – permettant ici à la plante de se nourrir par photosynthèse, devenant là l’archive du temps passé ensemble sur le territoire. Ensemble, les artistes reconnaissent le territoire comme une entité vivante et soulignent les nombreuses inflexions culturelles qu’il engendre.

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En collaboration avec le Musée d’art contemporain de Montréal

spill est une installation qui cadre divers éléments au sein d’un fond vert d’incrustation. Un fragment d’étang peu profond avec des chutes d’eau ruisselantes, ce lieu pourrait se trouver n’importe où, il pourrait prendre place à tout moment. C’est une image en devenir – un fond d’écran, une tapisserie, une projection de la nature. Une ruine parfaite, une distraction. Une folie, en quelque sorte.

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Avec l’exposition La montagne fredonne sous l’océan, l’artiste Jamilah Sabur s’inspire d’un son mystérieux qui émane de la mer des Caraïbes tous les 120 jours : le sifflet de Rossby, un phénomène naturel causé par l’oscillation du niveau de la mer et de la pression exercée sur les fonds marins, ne pouvant être mesuré que depuis l’espace. Dispersés dans l’espace de la galerie selon différentes dispositions au sol et au mur, cinq écrans mettent en scène un récit tentaculaire qui fait écho à la multiplicité des expériences humaines. Louvoyant entre la fiction et l’archive, le rêve et le monde matériel, le travail de l’artiste expose une chorégraphie introspective qui recadre, de l’intérieur, des paysages sonores, géologiques et mémoriels.

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L’exposition de groupe Futurs ruisselants est consacrée aux espaces qui connectent la terre aux océans. Les artistes proposent des façons incarnées d’être avec la nature, se penchant ici sur la relation des humain·e·s avec des algues microscopiques ou d’immenses mammifères marins, prenant là l’eau et la glace à témoin devant les changements climatiques. Elles, iels, ils abordent les atrocités du commerce transatlantique des esclaves et les flots de migrant·e·s rejetés par les océans, tout en célébrant l’obscurité enveloppante offerte par l’eau. Comme les corps multiples d’un corail, cette exposition met en lumière nos relations avec les autres. Elle suppose que nos futurs sont ruisselants – qu’ils sont océaniques.

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Parcours en réalité augmentée

Cristaux liquides est un parcours interactif à travers Tiohtià:ke / Mooniyang / Montréal. Déambulez dans la ville et expérimentez 11 œuvres en réalité augmentée accessibles sous forme de filtres à l’aide de votre appareil mobile.

Du 8 septembre au 24 octobre, visitez momentabiennale.com/cristauxliquides à partir de votre appareil mobile pour faire l’expérience des œuvres en réalité augmentée.

Ce premier projet de MOMENTA en réalité augmentée propose des visions du territoire, de la souveraineté autochtone dans l’espace numérique et des enjeux liés aux changements climatiques. Apparaissant en différents lieux, les œuvres offrent des rencontres fortuites : ici avec un lion rugissant, là avec une marguerite souriante. Les sagesses anciennes croisent les nouvelles technologies et mènent à la rencontre des mondes naturel, urbain et numérique.

Ce projet spécial a été réalisé grâce à l’appui financier du Conseil des arts et des lettres du Québec, du Conseil des arts du Canada, de la Ville de Montréal et de RBC Fondation. MOMENTA Biennale de l’image est fière de s’associer à RBC Fondation, à travers le projet Artistes émergents RBC, afin de contribuer au rayonnement des artistes émergent·e·s du Canada.

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Programme de performances

Trois artistes et un critique d’art présentent des performances qui répondent au thème de cette édition, Quand la nature ressent, et explorent des futurs spéculatifs, des mémoires ancestrales, des réalités non dualistes et des pratiques de la guérison.

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